Dans son livre intitulé Le Nomos de la terre, Carl Schmitt
attribue, virtuellement, à l'humanisme et à "l’humanitarisme" les crimes commis par le régime nazi.
Publié en 1950, l’ouvrage ne fait aucune référence à la Shoah.
La sortie du Moyen-Âge : l’âge d’or du droit
Le livre tout entier trouve son point de départ dans une réflexion sur le sort réservé à l'Allemagne après la dou...
Dans son livre intitulé Le Nomos de la terre, Carl Schmitt
attribue, virtuellement, à l'humanisme et à "l’humanitarisme" les crimes commis par le régime nazi.
Publié en 1950, l’ouvrage ne fait aucune référence à la Shoah.
La sortie du Moyen-Âge : l’âge d’or du droit
Le livre tout entier trouve son point de départ dans une réflexion sur le sort réservé à l'Allemagne après la double défaite de 1918 et 1945, sort qui n'est pas conforme au droit public européen péniblement constitué dans les siècles antérieurs et qui en consacre la fin.
Dans cette perspective, l’ouvrage fait l’apologie d’un premier ordre juridique global, un droit international public à l’œuvre dans l'Europe conquérante au début des Temps modernes, culminant aux XVIIIe et XIXe siècles, puis liquidé dans les tourmentes du XXe siècle.
Ce droit international ne participait pas d’une catégorie juridique intemporelle mais, d’une formation historique concrète portée par l'Etat souverain, considéré comme un produit spécifique de l'Europe post-médiévale. Avant d'être un ordre normatif, ce droit public de l'Europe, qui projette son nomos sur la terre, est un ordre spatial, et c'est de là que lui vient sa véritable cohésion.
Après 1918 : émergence et faillite du droit normatif international
La faillite du XXe siècle réside dans les tentatives d'abolir la guerre par un nouvel ordre international universaliste fondé sur des constructions purement normatives, détachées de toute assise spatiale concrète.
A la différence du traité de Vienne qui réorganise durablement l'Europe, les traités qui mettent fin à la Première Guerre mondiale n'instaurent aucune paix véritable, faute d'avoir défini un nouvel ordre spatial. Une nouvelle conception de la guerre s'y fait jour. Le droit public européen renonce à l'idée de guerre juste pour lui substituer celle d'ennemi respectable, de justus hostis.
Après 1918, la guerre d'agression est transformée en crime. La fin logique des hostilités n’est donc plus une paix négociée mais une reddition inconditionnelle, concept forgé aux États-Unis lors de la guerre de Sécession (1861-1865). Corrélativement, la diabolisation de l'ennemi permet le retour de l'idée de guerre juste, la Société des Nations se substituant à la papauté dans le rôle d'instance supérieure décidant du bien fondé de la cause.
trad. par Lilyane Deroche-Gurcel,
这本书让我生气了,知道了。
有点郁闷
买来学习
同时细微处又有真知灼见